Représentation graphique des effets du harcèlement moral sur une personne

Les effets du harcèlement moral sur les victimes peuvent être dévastateurs. Et pourtant ils sont peu connus. Les cas de harcèlement moral peu décelés.

Cela s’explique notamment par le fait que le harcèlement moral est une problématique grave et complexe. Qui touche de nombreux secteurs professionnels, y compris le milieu vétérinaire.

Rappelons que la définition du harcèlement moral stipule que de tels agissements répétés ont pour effet sur la victime d’altérer sa santé physique ou mentale. En outre, comprendre ses effets est essentiel pour pouvoir mettre en place des stratégies efficaces de prévention et de soutien. 

Avant de se pencher sur les conséquences du harcèlement psychologique au travail sur les individus, il convient de rappeler ce qu’est la santé mentale. 

Qu’est-ce que la santé mentale ?

Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la santé mentale se définit comme étant un « état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté« .  

Ainsi, il ne faut pas confondre santé mentale et force mentale.

La force mentale

C’est votre petite voix intérieure. Celle qui vous pousse à avancer. A aller de l’avant. A dépasser vos peurs et les obstacles devant vous. Mais aussi à tempérer vos comportements. Vos émotions.

Par exemple, pour un marathonien, c’est la voix qui lui dit « allez plus que 10 km ! on y va! »

Mais c’est aussi celle qui vous dit lors d’une dispute « Ok. Là j’exagère. Il faut que je me calme. »

Voyez cela comme votre coach personnel. Celui qui vous pousse dans vos retranchements. Ou vous tempère. Pour toujours donner le meilleur de vous même. Car ce petit coach voit la suite des choses. Et il fait en sorte de vous garder sur la bonne voie. Pour atteindre votre objectif premier. 

Silhouette de la tête d'une personne. Le haut de la tête est découpé pour montrer qu'il un a un coach dedans. allégorie de la force mentale.
La force mentale est un coach sportif interne

Donc si on résume, la force mentale c’est un pacte que vous passez avec vous-même pour dominer la douleur et rester fixé sur vos objectifs. 

La santé mentale

Elle dépend directement de votre réserve d’énergie psychique

Je sais, vous êtes en train de vous demander « qu’est-ce que c’est que ça encore…? »

Alors laissez-moi vous expliquer. Tous les matins, au réveil, votre cerveau vous donne une réserve d’énergie psychique. Elle sert à tout faire ! Marcher, courir, penser, sauter, prendre la parole… C’est un peu votre argent de poche pour effectuer une action. Quelle qu’elle soit. Mais votre réserve est limitée. On ne peut pas demander du rab. 

Deux silhouettes de tête. Dans l'une, il y a un brouillon de traits forts emmêlés. Comme un fil emmêlé. La tête est inclinée vers le bas, comme si elle était fatiguée. Cela représente une mauvaise santé mentale. A droite se trouve une tête bien droite avec une pelote de fil dedans. Les fils sont parfaitement rangés en pelote. Cela représente une bonne santé mentale.

Donc si votre santé mentale est parfaite. Aucun problème ! vous pouvez faire ce que vous voulez. Votre énergie est florissante !

Mais si votre santé mentale est pauvre. Abîmée. Dégradée. Alors votre réserve est faible et vous pouvez manquer. Vous avez du mal à faire les choses. Vous avez l’impression qu’il vous faut être un sur-homme (ou une sur-femme) pour accomplir une petite chose. 

Et si vous n’avez plus d’énergie psychique ? Là c’est la dépression. 

Mais alors comment notre santé mentale se dégrade-t-elle ? 

Le harcèlement moral est une des réponses. Rappelons que nous avons dit que c’était une répétition de comportements nocifs et menaçants. Chaque jour, semaine, mois, vous prenez un coup. Voire même plusieurs fois par jour. Et comme l’arbre qui prend des coups de haches, un jour votre mental s’effondre. Vous n’avez plus d’énergie psychique. Aucune. Rien. Nada. Votre cerveau est à l’arrêt. Et vous sombrez. 

Et les effets peuvent être dévastateurs.

Effets du harcèlement moral sur les victimes

Le harcèlement moral est une forme insidieuse de violence psychologique. Il peut avoir des effets profonds et durables sur la santé mentale et physique des personnes harcelées. Mais aussi celle de leurs collègues. 

Dans le milieu vétérinaire, où les professionnels sont déjà confrontés à des niveaux élevés de stress et de responsabilités émotionnelles, le harcèlement moral peut exacerber ces pressions, menant à des répercussions graves. 

Mais attention! Cela se retrouve dans le domaine de la santé en général. Une étude québécoise annonce un résultat clair : le secteur de la santé est un des trois où sévit le plus de harcèlement moral. L’une des raisons évoquées est justement cette pression que ressentent les personnes pour exercer leur métier. 

Nous explorons ici les divers effets d’un harcèlement moral sur le lieu de travail sur les victimes. Pour comprendre ce qu’est le harcèlement moral, veuillez vous référer à cet article

La violence psychologique au travail va avoir deux types de conséquences importantes pour une personne : un impact  psychologique et un impact physique. Il est important de noter que ceux-ci apparaissent dès plusieurs mois d’agression morale.  

Conséquences psychologiques : 

1. Stress, anxiété et peur

Dans la « nature », lorsque la proie ressent la présence d’un prédateur, elle a un pic de stress. Les hormones alors libérées augmentent ses chances de réussites dans le choix qu’elle fera. Elle a deux possibilités : le combat ou la fuite. Une fois, éloignée de son prédateur, quel que soit la décision, les hormones du stress redescendent. 

C’est le même principe que de voir une voiture vous foncer dessus. Vous stressez immédiatement. Le cœur s’emballe. Et une fois que vous êtes hors de danger, vous mettez du temps à retrouver votre respiration calme. A apaiser votre cœur. Flash info : vous avez eu un pic de stress. Qui vous a permis de réaliser le danger et de vous pousser. Et une fois cette situation désamorcée, tout redevient normal. 

Dans cette situation vous aviez deux choix : combattre (donc rester et vous faire écraser, clairement pas la meilleure idée) ou fuir (vous pousser et laisser passer la voiture). Vous avez subi un stress sain, transitoire qui vous a permis de rester en vie. 

Malheureusement, ce choix n’est pas permis au salarié. Il est dans l’incapacité de réaliser sa situation. Il va donc subir trois phases successives : l’alerte, la résistance puis l’épuisement. La résilience du salarié va allonger cette deuxième phase mais l’épuisement sera toujours atteint un jour ou l’autre. Et la dégradation de ses conditions de travail comme de sa dignité seront inéluctables.

Un des effets du harcèlement moral sur les victimes est donc un état de stress chronique. La peur constante des agressions verbales, des critiques injustifiées et des humiliations crée un climat de tension permanente. Cette anxiété peut se manifester par des troubles du sommeil, une irritabilité accrue et une sensation de malaise général. 

Mais ces hormones du stress anormalement élevées en permanence provoquent aussi des troubles d’ordre physique. Nous les verrons plus bas.

2. Perte de confiance en soi

Etape 1 : Le doute s’installe

Les personnes harcelées vont commencer à douter de leurs compétences. De leur jugement professionnel. Intellectuellement complètement inhibées par l’agresseur, elles auront beaucoup de mal à s’affirmer. Elles se sentiront de plus en plus isolées. Leur confiance en elles perdue. Leur dignité au placard.

La vision de leur réalité se fera sous le prisme de celle de l’agresseur. La vérité est détenue par ce dernier. Seul l’agresseur a raison. Du moins, c’est ce qu’il souhaite faire comprendre via sa manipulation. Leur esprit critique étant aux abonnés absents, les victimes vont donc naturellement se tourner vers le harceleur pour avoir son avis. Sur un diagnostic. Un traitement. Une relecture de radio. C’est du moins la conséquence directe de la phase d’emprise désirée par l’auteur des faits.

Par ailleurs, la victime n’osera pas se plaindre. Elle se remettra sans cesse en question. « Est-ce que ce ne serait pas moi qui inventerais tout cela ? ». « Peut-être suis-je trop susceptible et que je prends mal les choses? ». Elle est incapable de voir la situation pour ce qu’elle est. Il n’y a qu’une solution possible : la fautive c’est elle. Et plus la situation perdure, plus la dignité de la victime se dégrade. Moins elle a confiance en elle.

Mais ce qui aggrave d’autant plus la souffrance est que cette perte de confiance en soi peut s’étendre à d’autres aspects de leur vie. Affectant ainsi leurs relations personnelles, familiales et sociales. L‘isolement se fait plus grand. Et la manipulation d’autant plus facile pour le bourreau.

Etape 2 : Place au cercle vicieux de la perte de confiance
Schéma du cercle vicieux de la perte de confiance en soi dans le cadre de harcèlement moral. Une perte de confiance implique des erreurs, des oublis et une baisse de la qualité du travail qui impliquent à leur tour une perte de confiance en soi.

Ce doute sur ses propres capacités va bien sûr finir par impacter son travail. Le potentiel maximum de la victime ne sera jamais atteint. Elle devient inattentive. Inefficace. Ce contexte de harcèlement moral va créer la  situation parfaite où la victime prêtera le flanc aux critiques sur la qualité de son travail. Elle entre alors dans un cercle vicieux où la confiance en soi s’amoindrie à chaque instant. 

Les petites erreurs, les oublis se multiplient. Le travail effectué est moins bon. Et la victime le voit. Elle, qui pensait être douée dans son emploi, doute de ses qualités. L’image que ces erreurs renvoient est humiliante. La victime devient alors encore plus hostile envers elle-même et finit par croire ce que l’agresseur ne cesse de répéter : elle est inutile, incompétente et nulle.

Tant qu’aucune personne, aucun témoin, ne vient soutenir la victime, tant qu’elle ne réalise pas ce qu’elle vit, ce cycle sera sans fin. 

Ainsi, petit à petit, les victimes perdent une partie d’elle-même dans ce processus malsain. Bien sûr, elles finiront par s’en rendre compte mais souvent bien trop tardivement. Leur état mental sera déjà à terre. Epuisé. Fortement dégradé.

3. Dépression

C’est l’aboutissement de ces attaques répétées sur l’estime de soi et la valeur professionnelle des victimes qui les plongent dans un état de dépression

Le cercle vicieux que nous avons décrit précédemment ne fait qu’augmenter les sentiments de désespoir, de tristesse et de perte de motivation. Ils deviennent omniprésents. Rendant difficile l’accomplissement des tâches quotidiennes. Affectant la qualité des soins prodigués aux animaux. La santé mentale se détériore. Grandement. Jusqu’à être au plus bas. 

Et sans santé mentale, pas d’énergie psychique. Et pas d’énergie psychique ? Bienvenue dans la dépression.

Malheureusement, cet état dépressif permanent est généralement résistant aux antidépresseurs. Ces derniers ne lèveront pas la douleur. La souffrance. Du moins, tant que la victime reste exposée au harcèlement moral. Le suicide finit alors par être une option envisageable pour sortir de cet état. Cet acte définitif est d’ailleurs parfois incité par l’agresseur lui-même « Tu es tellement nul(le), pourquoi es-tu encore en vie ? ».

Point important 1 : aussi traumatique et tabou que cela puisse être, il faut comprendre que le suicide n’est pas une volonté de mourir. La victime ne veut PAS mourir. Mais elle souhaite arrêter la souffrance. Et le suicide peut lui offrir cette option. Même si définitive. Le simple fait de parler avec la personne peut désamorcer une crise suicidaire. Pour plus d’informations, je vous invite à vous rapprocher de l’association « Dites je suis là« . 

Point important 2 : Dans le cas où vous seriez confronté à une telle situation, comme témoin ou personne en souffrance, n’oubliez pas le 3114 ! C’est le numéro national de prévention du suicide. Ils sont là pour vous écouter 24h/24.

Par ailleurs, outre toutes ces conséquences psychologiques que nous venons d’évoquer, le harcèlement moral peut avoir des répercussions physiques graves pouvant parfois se maintenir sur le long terme.

Les répercussions physiques

Le harcèlement moral ne se limite pas aux impacts psychologiques ; il peut également entraîner des problèmes de santé physique. Ce sont parfois eux qui tirent la sonnette d’alarme pour que la victime réalise ce qu’elle vit : le corps exprime une atteinte psychique qui n’a pas encore été conscientisée.

L’apparition de  ces troubles est directement liée au stress que subit la victime. En état d’alerte et de résistance au stress, on observe une production d’hormones, une dépression du système immunitaire et une modifications des neuro-transmetteurs cérébraux. C’est la persistance des hormones à taux élevés qui entraîne des troubles physiques pouvant devenir chroniques. 

1. Troubles généraux

Comme dans la quasi totalité des maladies, le harcèlement moral peut causer des troubles très peu spécifiques. Dits troubles généraux. On peut constater alors une augmentation de la susceptibilité de la victime, une irritabilité, de la fatigue et des troubles du sommeil.

Un trouble anxieux généralisé avec un état d’appréhension et d’anticipation permanent peut émerger. Cela peut aussi se traduire par des ruminations anxieuses difficiles à maîtriser, un état de tension permanente et de l’hypervigilance. La victime est alerte à l’extrême et cherche tout risque de traumatisme. 

C’est un peu comme le chat effrayé dans une clinique vétérinaire : toujours aux aguets, les oreilles plaquées, les muscles tendus, prêt à bondir à la moindre alerte. Il se cache sous une chaise ou dans un coin, surveillant chaque mouvement, chaque son, anticipant un danger qui peut ne jamais venir. 

Comme lui, la victime de harcèlement moral vit dans un état de vigilance constant, épuisant et envahissant, incapable de se détendre ou de retrouver une sensation de sécurité. Mais à l’inverse du chat qui passera à l’attaque s’il se sent agressé, la personne harcelée subira les chocs traumatiques en interne, sans les vocaliser, ni se rebeller.

Pêle-mêle de 4 images de chats et de chiens qui sont stressés et prêts à attaquer.

Tout ces troubles généraux aboutissent à une perte intense d’énergie. Les victimes se sentent vidées, fatiguées. Elles ne parviennent plus à se concentrer même sur les tâches les plus simples. Tout devient difficile. Insurmontable. 

Photo de Marine Delmer, présidente de l'association Un moral aux abois avec sa chienne Berger Blanc Suisse, nommée Iota sir fond noir.

« Lorsque j’ai été mise en arrêt, j’ai eu l’impression de perdre mon cerveau. J’étais extrêmement fatiguée. Je ne pouvais plus réfléchir. J’avais l’impression d’avoir perdu toutes mes capacités intellectuelles. Mon cerveau était à l’arrêt. Si je me levais c’était essentiellement pour m’occuper de mes chiennes. J’étais un zombie dans mon propre corps. Il aura fallu plus d’un an pour que je retrouve ma vivacité d’esprit. », Marine

2. Troubles musculo-squelettiques

Le stress prolongé et la tension émotionnelle peuvent aussi se traduire par des douleurs physiques, telles que des maux de dos, des douleurs cervicales et des tensions musculaires

L’état d’alerte dans lequel est plongé la victime provoque malgré elle des contractions musculaires involontaires. Même au repos, les muscles restent tendus. 

Dans une situation de stress normal, cela permet de rendre les muscles plus facilement mobilisables. Pour fuir. Ou combattre. Mais dans une situation de stress chronique, telle qu’on peut l’observer dans un cadre de harcèlement moral, cette tension musculaire provoque des douleurs persistantes notamment dans le dos, le cou et les épaules.

Ainsi, en situation de harcèlement, la victime peut développer des troubles musculosquelettiques appelés TMS. C’est un phénomène bien connu dans les métiers qui exigent une posture statique ou des efforts répétitifs. 

Schéma représentant les différentes zones de tension musculaire lors de stress chronique (mâchoire, cou, épaules, dos)
Zones de tension musculaire

Dans ce contexte, le stress lié au harcèlement aggrave ces douleurs, parfois jusqu’à l’invalidité temporaire. Ces contractures et douleurs peuvent aussi altérer la posture et la mobilité. Des crises de spasmes ou de crampes intenses peuvent survenir. 

Alors bien sûr, ces symptômes peuvent être exacerbés dans le milieu vétérinaire par les postures souvent contraignantes qui peuvent être prises. Que cela soit en chirurgie, en détartrage, en radiologie… ou simplement dans la contention des animaux.

Par ailleurs, cette douleur réduit la productivité et la qualité de vie de la victime. Elle peut se sentir limitée dans ses mouvements et constamment accablée par des sensations de raideur ou de fatigue musculaire.

Chien de race Shi Tsu portant une blouse blanche et et un stéthoscope noir autour du cou.

« J’ai subi du harcèlement moral dans mon premier emploi. Après l’avoir quitté j’ai commencé à présenter de nombreux troubles moteurs. Notamment neurologiques. J’ai fait toute une batterie d’examens. Une hypothèse de sclérose en plaque a même fini par être évoquée. Pourtant, au bout de 4 ans, tout est revenu en ordre. Il s’est avéré que tous ces symptômes étaient dus au harcèlement moral que j’avais subi. », Yann

3. Problèmes cardio-respiratoires

Mais l’appareil cardio-vasculaires est également concerné par le harcèlement moral. Et les répercussions peuvent être sérieuses. 

Lors d’un état de stress normal, le corps réagit en produisant des hormones comme le cortisol et l’adrénaline. Ce qui aboutit à une augmentation du rythme cardiaque et de la pression artérielle. L’individu est alors dans un état d’urgence. C’est un phénomène naturel pour faciliter la fuite du danger. 

Mais dans un contexte de stress chronique, ces hormones persistent. A des taux élevés. En permanence. Les symptômes observés sont alors comparables à ceux d’un état d’urgence où le cœur et les poumons s’emballent pour préparer le corps à une « fuite » fictive, même si aucun danger physique immédiat n’est présent.

La victime peut ressentir des palpitations, des sensations d’oppression, de l’essoufflement et de la fatigue.

Mais si la situation perdure encore plus longtemps, cela peut mener à des troubles cardiovasculaires, comme l’hypertension et un risque accru de crises cardiaques

Par ailleurs, le stress respiratoire peut aussi entraîner de l’hyperventilation, où la respiration devient rapide et superficielle, accentuant encore la sensation de panique et d’étouffement. Cet état peut aboutir à une perte de conscience transitoire de la victime.  

​Mais parmi tout ces signes physiques de harcèlement moral il y en a un qui n’est pas en reste. Il s’agit du système digestif. 

4. Troubles gastro-intestinaux

​Il est connu que le système digestif est sensible. Prenons le Berger Blanc Suisse. C’est une race extrêmement sensible connue pour ses troubles digestifs. Et si c’était relié ? 

Eh bien, dans un cadre de harcèlement moral, c’est pareil. Et cela peut être dévastateur. Avec des répercussions sur le long terme. Car en effet, le système digestif est particulièrement sensible aux émotions et aux tensions chroniques.

Combien de fois une petite contrariété entraîne-t-elle un trouble d’ordre digestif ? Diarrhée, constipation, perte d’appétit, vomissements…

Photographie d'un Berger Blanc Suisse, race particulièrement émotive et sensible digestivement.
Berger Blanc Suisse

Ainsi les victimes de stress chronique souffrent souvent de troubles digestifs. Les hormones du stress ralentissent ou perturbent la digestion. Peuvent entraîner des maux d’estomac, des crampes abdominales, des nausées, voire des reflux acides. Et dans les cas les plus graves, des ulcères.

Mais cela peut aussi déclencher des maladies chroniques qui ne partiront pas une fois les victimes sorties de la situation de harcèlement moral. Il s’agit de syndromes digestifs plus complexes comme le syndrome du côlon irritable. Il se manifeste par des douleurs abdominales intenses, des ballonnements et des alternances entre diarrhée et constipation. 

Non seulement ces troubles peuvent perturber le quotidien de la victime mais ils peuvent également aggraver son anxiété. Ces réactions digestives laissent la victime dans un inconfort constant, épuisée par les répercussions physiques d’un stress qui semble incontrôlable.

Toutes ces réactions du corps sont autant de signes qu’il envoie pour faire prendre conscience à la victime de ce qu’elle traverse. Et parfois, quand cela n’est pas suffisant, le mental parle aussi. Avec des réactions comportementales explosives.

5. Réactions excessives

Poussée à  bout, fatiguée par les répercussions psychologiques et physiques de ce qu’elle traverse, la victime se trouve dans un état d’épuisement psychique. C’est à ce moment-là qu’elle peut avoir des réactions comportementales importantes. En réponse à une provocation perverse. 

On peut notamment observer des crises de nerf en public par exemple. 

Chez les victimes les plus impulsives, le risque de crime violent est plus important. Ce qui peut les conduire en hôpital psychiatrique. 

Dans tous les cas, ces réactions vont justifier l’agression de la part de l’agresseur « Je vous avais dit qu’elle était malade ! ».

Et pour autant ces réactions comportementales sont « normales ». Elles dévoilent enfin la souffrance que les victimes n’arrivent pas à réaliser. A partager. A communiquer.

Malheureusement, parfois, ces réactions comportementales violentes se retourne contre la victime qui se suicide. Cet acte est alors considéré comme l’unique solution entrevue pour se débarrasser de l’agresseur. 

6. Dépendance

Enfin dans cet état de stress chronique, les victimes peuvent se tourner vers d’autres solutions. Pour faire face. Être plus fort. Oublier.

C’est ainsi que la victime peut se résoudre à prendre des médicaments. Des rendez-vous successifs chez le médecin peut conduire ce dernier à prescrire des anxiolytiques, des antidépresseurs voire des anti-douleurs selon ce dont se plaint la victime. Mais une absence de recherche approfondie de l’origine de ces maux peut aboutir à des dépendances dont il sera difficile de se débarrasser. 

Par ailleurs, la victime peut sombrer dans un phénomène de dépendance avec la boulimie, l’alcoolisme ou encore la toxicomanie. Elles sont alors considérées comme des mécanismes de défense contre le harcèlement moral. Choisis par la victime pour surmonter ses douleurs.

Portrait d'un furet.

« Mon amie a subi du harcèlement moral pendant un de ses postes en tant qu’ASV. Au bout de quelques mois, elle devait prendre des anxiolytiques et des antidépresseurs pour la journée. Des somnifères pour dormir la nuit. Et des morphiniques pour dépasser ses douleurs musculaires de tensions le weekend. Elle a mis plusieurs mois pour s’en sevrer complètement après sa démission. », Pierre

Conclusion

Le harcèlement moral est donc un meurtre psychique à petit feu où la victime se perd complètement. Non seulement, sa personnalité est modifiée par le stress chronique qu’elle vit mais son corps subit également de lourdes conséquences.

Se remettre de ces conséquences peut demander plusieurs années d’accompagnement à la victime. Ainsi on comprend bien que les effets du harcèlement moral sont dévastateurs. Autant pour la victime que pour l’entreprise. 

Le harcèlement moral est une donc réalité alarmante qui doit être prise au sérieux. Les effets psychologiques, physiques et professionnels sont profonds et peuvent détruire des carrières et des vies.

Mais l’entreprise n’est pas en reste. Elle aussi subit de forts dommages surtout si elles restent passives face à de tels agissements. Des effets qui peuvent être lourds et longs à réparer. Je vous laisse les découvrir dans notre prochain article.

Chez « Un moral aux abois », nous nous engageons à lutter contre le harcèlement moral dans le milieu vétérinaire. En sensibilisant. En offrant du soutien. Et en mettant en place des mesures préventives. Nous pouvons créer un environnement de travail sain et respectueux pour tous les professionnels de la santé animale.

Ensemble, disons non au harcèlement moral et œuvrons pour un avenir meilleur pour nos équipes vétérinaires.


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